mercredi 23 mars 2011

Les Jours fragiles

Les Jours fragiles, un roman de Philippe Besson.


L'histoire :

Mai 1891. Après dix ans d'exil volontaire en Abyssinie, Arthur est de retour. Mais ce n'est plus qu'un jeune vieillard affaiblie et amputé, malade jusqu'à la moelle. 

Le six derniers mois de la vie du poète Arthur Rimbaud. Isabelle, sa soeur, l'accompagne dans ses derniers jours de souffrance. Isabelle, c'est la pureté. Elle n'a jamais connu d'homme, n'a jamais quitté son village. Elle est pieuse, obéit à sa mère. Tout le contraire de son frère Arthur : athée, homosexuel, drogué. Il en veut profondément à sa mère et refuse tout ce qui vient d'elle. Et pourtant, il attends. Quoi ? Un geste, peut être ; une parole aimable ; un peu de réconfort ; de la tendresse. 

Dans ce huis-clos entre Isabelle et Arthur, deux être diamétralement opposé, le courant passe, pourtant. Isabelle est la seule personne qu'Arthur supporte encore. Et elle le lui rends bien. Elle l'admire, ce frère disparu depuis longtemps sans donner de nouvelles. Elle le vénère, lui, cet homme, ce poète que tant de générations adulerons. Et elle le craint. Il lui confit ses doutes et ses peurs, ses moments de déboires, ses amours garçonnières, son insatiable besoin de liberté, ses souvenirs heureux et malheureux. Il la déroute. Elle le suit plus encore.




Mon point de vue :

Les Jours fragiles, c'est un roman de non-dits, d'hypothèses à peine esquissées... Le portait intime d'un mythe adoré ou détesté, le visage humain du poète Arthur Rimbaud.  

Philippe Besson écrit avec une grande maîtrise la souffrance du poète, ses craintes alors qu'il sent qu'il va rendre l'âme. Il n'affirme rien. Il soulève juste quelques questions intimes, à travers la plume d'Isabelle. Elle l'écoute, oreille attentive, mains posées sur son front brulant. Ce n'est pas un recueil de poème. C'est un roman poignant qui raconte les derniers jours d'un condamné ; sa lutte jusqu'à la dernière minute pour fuir, alors même qu'il se sait mourant ; le testament d'un homme qui ne veux pas "entrer souillé dans l'histoire".


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